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MC Solaar au Printemps de Bourges – Notes d’un retour en pleine lumière

MC Solaar lors du concert FIP poue les 10 ans des Sessions Unik à la maison de la radio, le 17 décembre 2024. (CHRISTOPHE ABRAMOWITZ / RADIO FRANCE)
MC Solaar lors du concert FIP poue les 10 ans des Sessions Unik à la maison de la radio, le 17 décembre 2024. (CHRISTOPHE ABRAMOWITZ / RADIO FRANCE)

Mercredi soir, au Printemps de Bourges, c’était comme si le temps s’était plié en deux. Sur la grande scène du W, entre le beat de Fatboy Slim, la voix d’Adé, les nappes de The Avener... il y a eu ce moment suspendu. MC Solaar est monté sur scène. Et d’un coup, tout s’est aligné.

Claude MC. Le poète. Le pionnier. Le sage au sourire tranquille et au flow ciselé.27 ans après sa dernière venue au festival, il est revenu. Comme une comète. Rare, brillante. Une fulgurance, comme il dit lui-même.


“Moi, c’est une fulgurance de temps en temps.”


Pas besoin d’en faire des tonnes. Il est arrivé entouré de ses musiciens, habité par cette élégance naturelle qu’il n’a jamais perdue. Il a salué, il a souri, et dès les premiers mots, tout le monde s’est souvenu.Souvenu de l’époque où chaque syllabe était un monde, où le rap racontait sans filtre mais avec style. MC Solaar, c’est ça : du fond, du sens, du souffle.

Avant de monter sur scène, il partageait ses souvenirs avec franceinfo. 1998. Lui et IAM. Printemps de Bourges, première fois. Une vraie scène, un vrai festival. Un moment gravé. Et ce soir-là, c’était un écho. Un rappel qu’il existe des artistes qui ne vieillissent pas, mais se transforment.


“Le rap a changé, il a triomphé. Moi j’ai commencé avec du jazz, maintenant je mélange l’électro, le reggae. Les jeunes aujourd’hui, ils écrivent vite, c’est carré, c’est technique. Moi, je fonctionne à l’étincelle. Une idée, une image, une phrase. Une fulgurance.”


On sent chez lui ce recul serein. Il n’a plus rien à prouver, mais il continue. Parce qu’il aime ça. Parce qu’il sait que sa musique, son écriture, ont laissé une empreinte. Il parle de la nouvelle génération avec admiration. Pas de compétition, juste de la transmission.


“Il y a plein de choses qu’on a déjà faites. On n’a pas envie de répéter. Mais le hip-hop, c’est une grande fraternité. Aujourd’hui, d’autres prennent le relais. Et c’est magnifique.”


Et puis il y a ce moment où il regarde la foule. Ce public qui l’écoute, qui vibre avec lui. Ce moment où le cœur bat plus fort.


“Franchement… sur scène, on se dit : heureusement qu’on a choisi cette vie-là. Je crois que je comprends pourquoi Aznavour chantait aussi tard.”


MC Solaar, 56 ans, toujours debout. Toujours élégant. Toujours là, à sa manière. Il ne court pas après la tendance, il marche dans sa propre lumière.

Et moi, en tant qu’artiste, en tant qu’amoureux des mots et des scènes… je ressors de là inspiré. Comme après avoir vu un maître transmettre sans forcer. Juste en étant vrai.

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